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Christian Redou, photographe animalier à Souvigné-sur-sarthe

Cuisinier à la retraite, Christian Redou a développé une pratique sensible de la photographie animalière qui lui permet de prolonger une longue passion, qu’il cultive depuis l’enfance, pour l’observation des oiseaux. Publié dans plusieurs revues animalières, Christian Redou a fait l’objet de plusieurs expositions, notamment en 2016, à Bignan dans le Morbihan à l’occasion du festival FOTO NATUR EN ARGOAT.

Sur son terrain, Christian a la chance d’avoir un arbre creux dans lequel, il y a quelques années, un couple de chouette Hulotte est venu nicher. Une chance pour l’enthousiaste d’ornithologie qui a su créer, autour de son arbre, un véritable dispositif photographique pour capturer de près les deux rapaces cavernicoles.



Christian Redoux, photographie Malo Legrand.



C’est pour découvrir son dispositif que nous sommes partis à sa rencontre. Christian est un voisin de l’Aberiette, son terrain donne aussi sur la Taude. On s’y rend en marchant à peine plus d’une minute. En arrivant là-bas, on trouve une vaste parcelle de gazon bien tondu, au fond, une mare artificielle, une charmante maison à notre droite et, tout à notre gauche, deux étonnantes cabanes sur pilotis dressées autour d’un chêne creux.

C’est ici que nous trouvons le photographe, qui nous fait visiter son jardin particulièrement aménagé pour l’observation des oiseaux. Au bord de la mare, qu’il a fait creuser, Christian a bâti un observatoire partiellement enfoui pour prendre des clichés d’oiseaux à la fleur d’eau. Autour, on trouve divers mangeoires et nichoirs à passereaux qui viennent parfois, s’abreuver à la mare.


Il nous explique que pour chaque affût, même domestique, il lui faut rester posté en observation pendant plusieurs heures. C’est particulièrement le cas pour la chouette Hulotte. En période de nidification (environ 2 mois au printemps), il fait des sessions régulières de 4 à 6 heures, qu’il entame peu avant la tombée de la nuit.



Affût d'observation de la chouette Hulotte, photographie Malo Legrand.

Nid de la chouette Hulotte, photographie Malo Legrand.



Depuis peu, le couple de Hulotte a changé, la femelle n’est plus la même. Elle est plus craintive que la précédente nous explique Christian. Il lui faut être plus discret cette année, attendre plusieurs sorties de la femelle pour activer ses flashs, cacher les surfaces brillantes, et surtout, laisser plusieurs jours entre les soirs d’affûts.

Pour les chouettes Hulottes, il faut beaucoup de préparations. Avant le début du printemps, il est temps de déplacer les affûts, de replacer les cellules infrarouges (qui déclenchent l’appareil et les flashs à chaque passage de la chouette) et placer, si on le souhaite quelques perchoirs. Quand arrive le printemps, aucune modification du dispositif n’est possible sans prendre le risque d’apeurer les oiseaux, le risque qu’ils changent de nids.



Mise en place des flashs et perchoirs, photographies Malo Legrand.



Au fil des années, Christian a appris à connaître les chouettes, leurs caractères, leurs rythmes, leurs craintes et leurs habitudes. Ainsi que toutes les étapes de leurs cycles de nidification. Tout cet apprentissage se fait d’abord par l’observation, et celle-ci demande une importante organisation calée sur les rythmes du vivant. C’est vers ces approches d’observation et d’apprentissage sur les cycles de l’environnement que nous souhaitons nous approcher via l’Aberiette.


Naturellement, nous avons demandé conseil à Christian, qui, à son tour, nous a rendu visite. Il a alors identifié deux endroits propices à la construction d’un affût, toujours au bord des haies et amonts de la pente. D’ici, avec l’aide de quelques mangeoires et nichoirs, nous souffle-t-il, on pourra y voir un beau nombre d’oiseaux, mais aussi, pourquoi pas, des chevreuils, des ragondins, et, paraît-il, des sangliers.

Découvrir qu’à deux pas de l’Aberiette se trouvait le nid d’un couple de chouettes hulottes et un photographe animalier ravi de partager ses connaissances est une surprise aussi bienvenue qu’inespérée. Après lui avoir parlé une première fois, nous ne regardions plus le terrain de l’Aberiette de la même façon.


Cette terre n’est pas seulement un potentiel de culture végétale, c’est aussi un vivier animal riche, qu’il nous faut maintenant apprendre à rencontrer



Chouette Hulotte perchée, photographie de Christian Redou.

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